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Cosmétovigilance

La cosmétovigilance est un système créé en 2004, lié à l’univers des produits cosmétiques qui est régie par des normes et règlements assurant la sécurité du consommateur et lui permettant d’avoir confiance quant aux produits vendus dans l’espace économique européen. Nous allons voir plus en détail ce qu’est la cosmétovigilance, son champ d’action, les acteurs de la cosmétovigilance et leur rôle clé.

Introduction à la cosmétovigilance

Cosmétovigilance

Définition de la cosmétovigilance

La cosmétovigilance est un système de surveillance et d’enregistrement des effets indésirables des cosmétiques sur l’Homme. Cette vigilance publique a été créée en 2004 et cette surveillance systématique incombe aux fabricants et distributeurs de produits cosmétiques. Depuis le 1er janvier 2024 c’est seulement la DGCCRF qui gère la cosmétovigilance et non plus conjointement avec l’ANSM comme c’était le cas auparavant. La cosmétovigilance repose sur la déclaration des effets secondaires indésirables par les utilisateurs ou professionnels de santé. Pour jauger la raison pour laquelle il y a un problème avec le produit cosmétique il faut également vérifier l’utilisation qui a été faites par le consommateur pour analyser s’il y a eu un mésusage, ou une allergie préalable connue par exemple.

On peut relever 3 types d’effets indésirables :

  • L’effet indésirable (EI): c’est une réaction nocive pour la santé humaine imputable à la consommation normale ou raisonnablement prévisible d’un produit cosmétique.
  • L’effet indésirable grave (EIG): Il s’agit d’un effet indésirable qui entraine un effet grave tel que un handicap, une hospitalisation, un risque vital immédiat ou un décès pour ne citer que ces exemples.
  • Le mésusage: Comme son nom l’indique, le mésusage corresponds à une utilisation non conforme du produit cosmétique par le consommateur, que ce soit par rapport à son usage normal, à son mode d’emploi ou aux précautions particulières d’emploi par exemple.

Objectifs de la cosmétovigilance

La cosmétovigilance a pour but de surveiller et d’enregistrer les effets indésirables liés à l’utilisation des produits cosmétiques après leur commercialisation. L’objectif de la cosmétovigilance est de permettre l’identification des effets secondaires de produits cosmétiques qui n’ont pas été observés lors des études de sécurité menées par les fabricants avant la mise sur le marché du produit.

L’enregistrement et l’exploitation de ces déclarations d’effets secondaires par les consommateurs et professionnels de santé a pour but de traiter à la fois le produit incriminé, et d’exploiter ces informations dans un objectif préventif. Assurer la sécurité de l’Homme étant la priorité absolue.

Réglementation et cadre légal de la cosmétovigilance

Nous allons maintenant nous intéresser au cadre légal de la cosmétovigilance en Europe et en France.

Cadre européen :

  • Règlement (CE) n°1223/2009. Il s’agit du principal cadre législatif pour les produits cosmétiques liés au marché européen, qui a pour objectif d’imposer au fabricant de garantir la sécurité de ses produits avant leur mise sur le marché. L’article 23 de ce règlement impose la mise en place d’un système de cosmétovigilance pour surveiller les effets indésirables graves et non graves.
  • Les personnes responsables de la mise sur le marché doivent signaler les effets indésirables graves aux autorités compétentes des Etats membres.
  • C’est aux fabricants et distributeurs de mettre en place des systèmes pour collecter et évaluer les rapports d’effets indésirables.
  • Chaque état membre doit disposer d’autorités qui assurent le suivi et l’évaluation des données de cosmétovigilance (uniquement la DGCCRF en France depuis le 1er janvier 2024).

Cadre français :

  • En France, la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) est la seule autorité compétente pour la cosmétovigilance. Avant janvier 2024, il y avait également l’ANSM comme seconde autorité. La DGCCRF recueille et évalue les déclarations d’effets indésirables transmises par les professionnels de santé et les consommateurs.
  • Les professionnels de santé, les industriels et les consommateurs peuvent signaler des effets indésirables via le site de la DGCCRF, qui est une institution clé de la cosmétovigilance. Ces déclarations permettent de prendre des mesures correctives, comme des modifications de formules ou des retraits de produits.
  • Les fabricants et distributeurs sont tenus de conserver un dossier d’information sur le produit (DIP) comprenant toutes les données de sécurité. Ils doivent également mettre en place des mesures correctives si des risques pour la santé sont identifiés.

Cosmétovigilance

Surveillance et contrôle des produits cosmétiques

Cosmétovigilance

Types de produits cosmétiques surveillés

Les produits cosmétiques surveillés par la cosmétovigilance englobent une large gamme de produits destinés à être appliqué sur diverses parties du corps. Pour ne citer que les principales catégories, on parle de produits pour la peau, de produits pour les cheveux, de produits pour le visage, de produits d’hygiène, de produits solaires (exemple crème solaire), de produits de soins des ongles, de produits pour le rasage et l’épilation et de parfums et eaux de toilette.

Les autorités de cosmétovigilance surveillent attentivement les effets indésirables potentiels liés à l’utilisation de ces différents types de produits cosmétiques afin d’assurer la sécurité des consommateurs.

Identification et gestion des risques potentiels

Pour pouvoir gérer les risques potentiels, il faut dans un premier temps les identifier. Pour se faire il faut d’abord mettre en place une collecte de données en permettant aux consommateurs, professionnels de santé et fabricants de faire des signalements d’effets indésirables via des formulaires spécifiques ou des plateformes en ligne. Les enquêtes de marché permettent également de recueillir des informations supplémentaires sur l’utilisation et les effets des produits.

Les effets indésirables sont classés selon leur gravité (grave ou non grave) et leur nature (réactions allergiques, irritations, etc.). L’évaluation de la causalité est également impérative, les experts évaluent donc le lien entre l’effet indésirable et le produit cosmétique dans le but de vérifier s’il y a bien une relation causale entre les deux.

Dans un second temps on va s’intéresser à la gestion des risques. Les données recueillies sont analysées pour évaluer l’ampleur et la nature du risque associé au produit. Une fois ces risques évalués, toutes les parties prenantes, y compris le public, sont informés des risques identifiés par des communiqués, des rapports ou des alertes sanitaires. Les fabricants peuvent être tenus de mettre à jour les étiquettes des produits pour inclure des avertissements spécifiques.

Après avoir identifié les risques potentiels, plusieurs mesures correctives peuvent être effectuées telle que la modification de la formulation, le retrait du marché ou le renforcement des contrôles. Une fois la mise en œuvre des mesures correctives, un suivi est effectué pour évaluer leur efficacité ; des réévaluations périodiques peuvent être nécessaires pour s’assurer que les risques sont bien contrôlés.

Comprendre les effets indésirables

La cosmétovigilance a pour but d’identifier et de comprendre les effets indésirables des produits cosmétiques. Cette compréhension est essentielle pour assurer la protection des consommateurs et garantir la sécurité des produits cosmétiques sur le marché. Identifier en constatant l’effet secondaire et comprendre à assimilant pourquoi cet effet secondaire est présent et donc définir quel est le lien entre le produit cosmétique et l’effet indésirable. Grâce à la cosmétovigilance, les risques associés aux cosmétiques peuvent être minimisés.

Définition d’un effet indésirable

Un effet indésirable lié à un produit cosmétique est une réaction négative ou non souhaitée qui survient lors de son utilisation normale ou raisonnablement prévisible. Cela peut inclure des irritations cutanées, des rougeurs, des démangeaisons, des réactions allergiques, ou d’autres manifestations inattendues sur la peau, les yeux, les cheveux ou d’autres parties du corps où le produit a été appliqué. Ces effets secondaires peuvent varier en gravité (EI ou EIG) et nécessitent souvent une évaluation pour déterminer leur cause et mettre en place des mesures correctives si nécessaire, point important de la cosmétovigilance.

Qu’est-ce qu’un effet indésirable grave

Un effet indésirable grave (EIG) pour un produit cosmétique est une réaction négative très sévère entrainant des conséquences sérieuses pour la santé du consommateur. Il peut s’agir d’une situation nécessitant une hospitalisation, provoquant une incapacité fonctionnelle ou une incapacité permanente, menaçant la vie de l’individu, ou causant des anomalies congénitales.

Ces effets indésirables nécessitent une attention médicale immédiate et doivent être signalés aux autorités compétentes pour assurer la sécurité et l’évaluation des produits concernés.

Le mésusage de produits cosmétiques

Le mésusage de produits cosmétiques désigne l’utilisation d’un produit de manière non conforme aux instructions ou recommandations du fabricant. Il peut s’agir d’une application inappropriée (non conforme à l’utilisation prévue), d’un dosage excessif, d’une fréquence d’utilisation erronée (employer le produit plus souvent que ce qui est conseillé), d’une combinaison inadéquate (mélanger plusieurs produits qui ne sont pas censés être combinés), et non-respect des précautions (ignorer les avertissements ou les précautions spécifiques).

Le mésusage peut conduire à des effets indésirables, car le produit est utilisé dans des conditions pour lesquelles il n’a pas été testé ou conçu. Cela démontre qu’il est important de suivre les instructions du fabricant pour garantir la sécurité et l’efficacité du produit.

Les acteurs de la cosmétovigilance

Cosmétovigilance

Rôle des fabricants et distributeurs

Les fabricants et distributeurs ont un rôle crucial dans le système de cosmétovigilance pour garantir la sécurité des produits cosmétiques et la transparence dans la communication.

Le fabricant doit effectuer des évaluations de sécurité rigoureuses pour chaque produit avant sa mise sur le marché. Il met également en place des systèmes pour collecter et analyser les rapports d’effets indésirables post-commercialisation, et suis actuellement les retours des consommateurs et des professionnels de santé concernant ces effets indésirables potentiels.

Une fois ces informations obtenues, le fabricant est tenu de signaler rapidement à la DGCCRF les effets indésirables graves identifiés ; cela amène une collaboration pour fournir des informations détaillées sur les incidents. Le rôle du fabricant est aussi de prendre des mesures correctives en modifiant la formule des produits par exemple ou de retirer les produits du marché en cas de risque grave pour la santé des consommateurs. Enfin la communication liée aux produits cosmétiques doit être d’une absolue transparence ; cela signifie que le fabricant doit fournir des informations claires et précises sur l’étiquetage des produits, y compris les avertissements, les précautions d’utilisation et informer les distributeurs et consommateurs des risques potentiels identifiés.

Le distributeur a aussi un rôle primordial dans le système de cosmétovigilance. Il s’occupe d’abord de la vérification de conformité assurant que les produits qu’il met sur le marché respectent les normes de sécurité et de réglementation en vigueur. Le distributeur aide également à la collecte des rapports d’effets indésirables de la part des consommateurs et transmet les informations aux fabricants et autorités compétentes. En cas d’investigation sur des produits spécifiques, le distributeur est tenu de collaborer, faciliter les inspections et fournir des données sur la distribution des produits. Pour finir, le distributeur doit participer au processus de retrait des produits du marché lorsque cela est nécessaire pour des raisons de sécurité.

Obligations des professionnels de santé

Les professionnels de santé ont plusieurs obligations importantes en matière de cosmétovigilance, et ces obligations aident à garantir que les produits cosmétiques sur le marché sont sûrs et que tout problème potentiel est rapidement identifié et traité.

En effet, les professionnels de santé ont plusieurs obligations telles que le signalement auprès de la DGCCRF s’ils ont identifié un effet indésirable grave ou non grave observé chez les patients en lien avec l’utilisation de produits cosmétiques ; il faut toutefois dans ce cas de figure fournir des informations détaillées sur le produit concerné et les symptômes observés.

Le rôle des professionnels de santé et aussi d’informer les patients sur les risques potentiels des produits cosmétiques et sur l’importance de signaler tout effet indésirable. A côté de ça il faut que les professionnels de santé sensibilisent les patients à la manière de reconnaitre les effets indésirables et à la façon de signaler ces incidents.

En termes de documentation, enregistrer les effets indésirables observés dans les dossiers médicaux des patients et lors des consultations, ainsi qu’assurer le suivi approprié des effets indésirables signalés pour évaluer leur évolution et leur impact.

Il est demandé aux professionnels de santé une collaboration totale avec les autorités de santé pour fournir des informations supplémentaires si nécessaire et participer aux enquêtes sur les incidents liés aux produits cosmétiques. Ils doivent également transmettre les informations recueillies lors des signalements à la DGCCRF en France et aux fabricants lorsque cela est pertinent.

Pour finir, les professionnels de santé sont bien évidemment tenus d’adhérer aux réglementations et procédures en vigueur concernant les produits cosmétiques et leur sécurité. Ils doivent respecter la cosmétovigilance et s’assurer d’une utilisation responsable en veillant à ce que les produits cosmétiques soient utilisés conformément aux recommandations et éviter les pratiques qui pourraient entrainer des effets indésirables.

Ces obligations liées à la cosmétovigilance aident à garantir que les produits cosmétiques présents sur le marché sont sûrs et que tout problème potentiel est rapidement identifié et traité.

Le rôle des consommateurs

Le consommateur est au centre de la cosmétovigilance. En effet ce système a pour but de le protéger et d’assurer sa confiance pour les produits cosmétiques présents sur le marché. Son importance est primordiale également car il est le premier témoin d’un effet secondaire, qu’il soit grave ou non ; de ce fait il est un acteur majeur de la cosmétovigilance, son rôle étant de signaler tout effets secondaires qu’il pourrait rencontrer suite à l’utilisation d’un produit cosmétique. C’est donc lui qui lance toute la démarche de cosmétovigilance auprès des professionnels de santé, des fabricants et de la DGCCRF par exemple. Toutefois dans un cas grave ou potentiellement sa vie serait en jeu, ce serait bien évidemment aux professionnels de santé de comprendre la cause de cette situation.

 Processus de déclaration des effets indésirables

 Comment signaler un effet indésirable

Pour signaler un effet indésirable, il est possible pour le consommateur de le signaler sur le site de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) dans l’onglet « signaler un problème ». Il est également possible de contacter un professionnel de santé comme votre médecin traitant par exemple ou directement le fabricant (personne responsable).

Procédures et canaux de déclaration

 Les déclarations des effets indésirables pour un produit cosmétique est une étape essentielle de la cosmétovigilance. Ces procédures permettent de signaler efficacement les effets indésirables et de réagir rapidement pour protéger la santé des consommateurs. Vous trouverez ci-dessous les procédures et canaux typiques utilisés pour signaler ces effets en France.

Pour les procédures de déclaration :

  • Collecte de l’information (après avoir constaté un effet indésirable, il faut collecter toutes les informations pertinentes comme le nom du produit, le lot, la description des effets, les conditions d’utilisation, etc.).
  • Une évaluation préliminaire doit être effectuée par le professionnel de santé ou le consommateur afin d’évaluer la gravité et la nature de l’effet indésirable avant de le signaler.
  • Il est fortement conseillé de documenter l’incident, y compris de prendre des photos si nécessaire, et de garder le produit et son emballage pour toute analyse ultérieure.

Pour les canaux de déclaration :

  • En France, les professionnels de santé et les consommateurs peuvent utiliser le portail national de déclaration des effets indésirables, géré par les autorités sanitaires telles que la DGCCRF.
  • Des formulaires spécifiques pour la déclaration d’effets indésirables peuvent être disponibles sur les sites des agences de santé ou des fabricants, permettant de centraliser et d’organiser les informations transmises.
  • Les signalements peuvent aussi être faits directement auprès de la DGCCRF via des courriers électroniques ou des appels téléphoniques (surtout pour les effets graves).
  • Il est également possible pour les consommateurs et professionnels de santé de signaler directement les effets indésirables aux fabricants ou distributeurs. Ces derniers ont après l’obligation de transmettre les informations aux autorités compétentes.
  • Bien évidemment les professionnels de santé jouent un rôle clé dans la cosmétovigilance en termes de signalement des effets indésirables. Ils sont souvent les premiers informés et sont armés pour utiliser les canaux appropriés pour signaler ces effets.

Documentation et information requise

Cosmétovigilance

Dans le cadre de la cosmétovigilance, pour déclarer un effet indésirable lié à un produit cosmétique il est important de fournir des informations complètes et précises. Ces informations permettent aux autorités et aux fabricants de mieux comprendre l’effet indésirable et de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des produits cosmétiques.

La première information à fournir est liée au produit (nom du produit, détails de l’emballage, lieu et date d’achat). Dans un second temps il faut décrire l’effet indésirable (description détaillée des symptômes observés, localisation de l’effet indésirable, évolution des symptômes dans le temps et sa gravité). Après il faut fournir des informations sur le consommateur (identité, âge et sexe, antécédents médicaux). Une fois toutes ces informations données, il est impératif d’expliquer comment le produit a été utilisé par le consommateur (fréquence, quantité, combinaison avec d’autres produits). En complément l’idéal serait d’avoir des photographies de la zone affectée, du produit, de l’emballage et un rapport médical (diagnostic, prescriptions).

 

En conclusion, la cosmétovigilance joue un rôle crucial dans la protection de la santé des consommateurs en assurant la sécurité des produits cosmétiques sur le marché. La réglementation rigoureuse et les procédures de déclaration établies permettent une surveillance efficace des effets indésirables, favorisant ainsi une réactivité rapide face aux potentiels risques. La collaboration entre les autorités compétentes, les fabricants, les distributeurs et les professionnels de santé garantit un système de vigilance robuste et efficace. Cette synergie est essentielle pour identifier et gérer les risques, améliorant la transparence et la confiance des consommateurs. La cosmétovigilance contribue donc à l’amélioration constante de la qualité des produits cosmétique, et met la sécurité du consommateur au premier plan, assurant ainsi leur utilisation en toute confiance.

 

 

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